La Caricature

Mon Blog perso sur cette vision tordue de la réalité, plus vraie que la vraie.

  • « À Quoi Tu Sers ? », une bande dessinée en hommage à l’esprit de Montmartre


    Bonjour à tous,

    Le dessin a toujours été pour moi une façon de raconter des histoires. C’est un travail d’artisan, patient, où chaque trait de crayon compte. C’est dans cet esprit que j’ai réalisé ma nouvelle bande dessinée, « À Quoi Tu Sers ? ».

    L’histoire suit le parcours d’Hervé, un artiste qui tente de vivre de sa peinture mais se heurte aux difficultés de la rue. C’est un récit qui aborde avec une touche d’humour les galères du quotidien et le monde déroutant de l’aide sociale.

    Plus qu’une simple fiction, cette BD est avant tout un hommage personnel à une figure emblématique de la butte : Francisque Poulbot. Son regard tendre et juste sur les « gosses » de Montmartre, sa façon de capturer leur débrouillardise et leur humanité m’ont toujours profondément touché. Son œuvre est une source d’inspiration inépuisable.


    D’ailleurs, si vous ne connaissez pas bien son travail, je vous invite à découvrir la page que j’ai créée pour diffuser ses œuvres, ainsi que l’article que je lui ai consacré pour mieux comprendre l’homme et l’artiste qu’il était.

    Si cette histoire vous intéresse et que vous souhaitez la découvrir, l’album est disponible. Je me ferai un plaisir de vous le dédicacer.

    Pour commander un exemplaire, c’est par ici : Découvrir l’album « À Quoi Tu Sers ? » (22€)

    Merci de votre temps et de votre intérêt.

    Sébastien Rieu

  • De l’Art à l’Objet : Les Coulisses de la Création d’un Mug Caricature Personnalisé



    Mon Processus Créatif : Comment Je Donne Vie à Votre Mug Caricature

    Comment, à partir d’une simple photo, je crée un mug-caricature? Aujourd’hui, je vous ouvre les portes de mon petit atelier et je vous montre mon travail en huit étapes simples. C’est un mélange de dessin traditionnel et d’un peu de technique !

    1. Le Brouillon au Crayon

    Tout commence avec la ou les photos que vous m’envoyez. Je prends le temps de bien les observer pour capter les détails importants, la personnalité ou l’expression marrante qui rendra la caricature unique. Ensuite, crayon en main, je réalise une première esquisse sur papier. C’est le moment où je cherche les traits à accentuer gentiment pour que le résultat soit à la fois ressemblant et amusant.

    crayonne chat rieu

    2. L’Encrage à l’Encre de Chine

    encrage chat

    Une fois que vous avez validé le crayonné, je passe à l’étape suivante : l’encrage. Je sors mes plumes et mon encre de Chine pour repasser sur les traits du dessin. C’est ce qui va donner au visuel sa netteté et son caractère. J’aime cette étape qui « nettoie » le dessin et lui donne ses lignes définitives avant de passer à la couleur.

    3. La Mise en Couleur à l’Aquarelle

    Vient ensuite ma partie préférée : donner vie au dessin avec de la couleur. Pour cela, j’utilise de la peinture aquarelle. J’apprécie sa transparence et la luminosité qu’elle apporte. J’applique les pigments en jouant avec l’eau pour créer des nuances et de jolis dégradés. C’est une étape qui demande un peu de patience, mais c’est elle qui donne toute sa chaleur à la caricature.

    aquarelle

    4. La Numérisation

    chats rieu

    Le dessin est terminé et bien sec, il faut maintenant le faire passer de la feuille de papier à l’ordinateur. Je le scanne en haute résolution, en faisant bien attention à ce que le rendu soit fidèle. Cette numérisation doit être impeccable pour ne perdre aucun détail du trait de plume ni aucune subtilité des couleurs de l’aquarelle.

    5. La Préparation de l’Imprimante

    Là, je quitte un peu mes pinceaux pour la partie plus technique. Pour que le dessin puisse être transféré sur le mug, j’utilise un procédé qui s’appelle la sublimation. Cela demande une imprimante et des encres spécifiques. Je remplis donc mes cartouches avec ces encres à l’aide de seringues, une opération qui demande d’être précis.

    encre

    6. L’Impression en Mode Miroir

    chats mug

    J’imprime ensuite le dessin numérisé sur un papier spécialement conçu pour la cuisson. Un détail crucial à cette étape : je dois lancer l’impression en « mode miroir ». C’est tout simple, mais si j’oublie, le dessin et les éventuels textes se retrouveront à l’envers sur le mug une fois cuit !

    7. La Cuisson dans la Presse à Chaud

    C’est le moment de la transformation ! J’ajuste et je fixe soigneusement la feuille de papier imprimée autour du mug. Puis, je place le tout dans ma presse à chaud que je règle à 180°C. Sous l’effet de la chaleur, l’encre se transforme en gaz et vient s’incruster directement dans la surface du mug. C’est un peu magique.

    cuisson mug

    8. Le Résultat Final

    mug fini

    Après quelques minutes de patience, je sors le mug (avec précaution, c’est très chaud !) et je retire le papier. C’est toujours un moment de satisfaction de découvrir le dessin, avec ses couleurs maintenant éclatantes, parfaitement intégré à la céramique. Il ne bougera plus, même après de nombreux passages au lave-vaisselle.

    Et voilà, le mug est prêt à être emballé pour rejoindre son nouveau propriétaire. J’espère que ce petit tour dans les coulisses de mon travail vous a plu ! Ci-dessous, la vidéo ultra-courte de création de ce mug.

  • Trump, l’homme caricature.


    Par un journaliste politique politiquement incorrect.


    Il y a ceux qui font de la politique et il y a ceux qui la dévorent. Donald Trump, lui, l’a avalée toute crue, digérée et recrachée sous la forme d’un spectacle permanent. Pour comprendre le personnage, il faut oublier les manuels de sciences politiques et allumer la télévision. Avant d’être le 45ème et 47ème président des États-Unis, Trump fut d’abord un produit de la culture de masse. Promoteur immobilier tapageur dans les années 80, il a surtout cimenté sa légende dans le studio de « The Apprentice ». Pendant 14 saisons, il n’a pas seulement joué le rôle du milliardaire impitoyable ; il l’est devenu aux yeux de l’Amérique. Le décorum de la salle de réunion, la cravate rouge agressive, le sourcil froncé et la sentence finale, « You’re fired! », ont créé une icône. Ce n’était pas un homme d’affaires, c’était un personnage de téléréalité : « The Donald », le mâle alpha qui tranche dans le vif, l’homme providentiel qui réussit tout ce qu’il touche.

    Quand il a descendu cet escalator doré en 2015, il n’a pas eu besoin de programme, son personnage suffisait. Il a importé sa caricature en politique, et nos brillants analystes sont tombés dans le panneau avec une gourmandise qui frisait l’indécence.

    Le personnage Trump est un chef-d’œuvre de vulgarité. Le verbe, d’abord : un vocabulaire de 200 mots (« great », « sad », « fake news »), des phrases courtes, martelées, un mépris total pour la syntaxe et la complexité. L’attitude, ensuite : cette posture de lutteur, ces moues exagérées, ce corps qui occupe l’espace avec une arrogance de nouveau riche. Le physique, enfin : cette coiffure invraisemblable qui défie les lois de la gravité, ce teint orange permanent. Tout est conçu pour donner l’impression d’un abruti vulgaire, d’un clown échappé du cirque, qui ne sait absolument pas ce qu’il fait.

    Et nos élites médiatiques, si fières de leur intelligence, ont adoré ça. Elles l’ont mis au centre de tout. Chaque tweet, chaque lapsus, chaque insulte était disséqué, commenté, dénoncé 24h/24 sur les chaînes d’info en continu. Se croyant plus malins, persuadés d’éclairer le bon peuple sur la dangerosité du tyran orangé, ils lui ont offert une publicité gratuite et constante. Chaque « breaking news » sur une de ses outrances était une victoire pour lui. Ils pensaient le diaboliser pour guider les électeurs vers le camp du Bien, celui des Démocrates bien-pensants. En réalité, ils étaient les metteurs en scène involontaires de son spectacle. Ils le détestaient si fort qu’ils ne parlaient plus que de lui, faisant de lui l’alpha et l’oméga de la politique mondiale.

    Le résultat de cette obsession a donné 2 victoires à la Presidentielle Américaine. Malgré une armée d’intellectuels et d’artistes mobilisée contre lui – y compris en France, où nos célébrités s’imaginent sans doute peser sur le vote dans l’Ohio –, malgré une tentative de coup d’État grotesque le 6 janvier 2021 qui a tout de même fait des morts.

    La grande ironie de l’ère Trump, c’est que ceux qui le détestent ont été ses meilleurs agents. À force de crier au loup, ils ont rendu le loup fascinant. Ils ont analysé la caricature sans jamais comprendre que le public, lui, ne regardait pas le dessin, mais celui qui tenait le crayon.

    La marque Trump est tellement forte, que je n’ai pas eu besoin de dessiner de caricature pour cet article: pour appuyer ma démonstration j’ai demandé à l’IA de google, Gémini, de générer un logo caricatural de Trump, puis d’en faire des T-shirts, casquettes, badges…

  • Francisque Poulbot : L’Âme et le Crayon de Montmartre


    Sébastien Rieu

    J’ai édité à compte d’auteur un album de BD qui rend hommage à Poulbot, non pas pour coller mon nom à un grand artiste, mais tout simplement parce que j’adore son travail, et qu’en tant que dessinateur, il m’inspire. Vous pouvez trouver ma BD ici.

    Né le 6 février 1879 à Saint-Denis dans une famille d’enseignants, Francisque Poulbot est un artiste au parcours singulier. Aîné de six enfants, il montre un talent précoce pour le dessin mais, dans un geste qui définit son esprit indépendant, il refuse de se présenter à la prestigieuse École des Beaux-Arts, préférant une formation d’autodidacte. Dès 1900, ses illustrations commencent à paraître dans la presse parisienne. Son installation à Montmartre en 1899 est un tournant décisif. Il ne choisit pas les quartiers bourgeois, mais s’immerge dans la misère du « Maquis », un vaste bidonville où il découvre le quotidien des familles démunies et surtout de leurs enfants. C’est là qu’il trouve son inspiration majeure, capturant avec une tendresse infinie la vie des gamins des rues. Durant la Première Guerre mondiale, son art prend une tournure patriotique ; ses dessins, souvent férocement anti-allemands, sont largement diffusés et lui vaudront d’être assigné à résidence par l’occupant durant la Seconde Guerre mondiale. Il s’éteint à Paris le 16 septembre 1946 et repose au cimetière de Montmartre.

    La Spécificité de son Art : Le « Poulbot »

    L’art de Poulbot est indissociable de la figure qu’il a créée et qui porte aujourd’hui son nom : le « poulbot ». Ce terme est entré dans le langage courant pour désigner un gamin de Paris, un « titi » gouailleur, débrouillard et touchant, héritier direct du Gavroche de Victor Hugo. La spécificité de son trait réside dans sa capacité à dépeindre l’enfance sans mièvrerie. Ses personnages, souvent vêtus de haillons, les cheveux en bataille, sont à la fois espiègles et graves. À travers leurs dialogues percutants et leur logique désarmante, Poulbot expose les hypocrisies et les injustices de la société adulte. Avant la guerre, dans des revues satiriques comme *L’Assiette au Beurre*, il utilise la fausse naïveté de ses enfants pour porter une critique sociale acérée. Pendant le conflit, ce même regard enfantin devient une arme de propagande redoutable, capable de susciter la pitié pour les orphelins, d’exalter le patriotisme et de déshumaniser l’ennemi.

    Son Apport à la Vie et la Culture Montmartroise

    L’engagement de Poulbot pour Montmartre dépasse largement le cadre de son art. Il n’était pas seulement un observateur, mais un acteur et un bienfaiteur de la Butte. En 1921, avec d’autres artistes, il co-fonde la République de Montmartre, une association caritative dont la devise est « Faire le bien dans la joie! ». L’une de ses actions les plus marquantes est la création, en 1923, du dispensaire « Les P’tits Poulbots ». Installé au départ dans le poulailler d’un ami restaurateur rue Lepic, ce dispensaire offrait des soins gratuits aux enfants nécessiteux du quartier, illustrant son dévouement total à la cause de l’enfance. L’association « Les P’tits Poulbots » perpétue aujourd’hui son œuvre et participe activement à la vie du quartier, notamment lors de la Fête des Vendanges.

    Sur les Traces de Poulbot à Montmartre aujourd’hui

    L’empreinte de Francisque Poulbot est encore bien visible pour qui se promène sur la Butte. Voici quelques lieux emblématiques : La Rue Poulbot : Située à quelques pas de la place du Tertre, cette petite rue pavée a été nommée en son honneur en 1967. Elle relie la rue Norvins à la place du Calvaire et abrite notamment l’Espace Dalí. Le Restaurant « Le Poulbot »: Au 3, rue Poulbot, ce restaurant rend un hommage direct à l’artiste. C’est un lieu qui célèbre l’esprit « bistrot gourmand » de Montmartre, avec une cuisine traditionnelle revisitée. Le Musée de Montmartre : Situé au 12, rue Cortot, ce musée est un lieu incontournable. Poulbot y a vécu pendant cinq ans. On peut y découvrir ses œuvres lors d’expositions temporaires, et un buste en bronze de l’artiste, réalisé par la sculptrice Agnès Rispal, trône dans les magnifiques jardins Renoir. Le musée dispose également d’une « Salle Poulbot » pour des événements. Les Céramiques de la Rue Damrémont : Dans le hall d’entrée de l’immeuble du 43 bis, rue Damrémont, se cache un trésor méconnu : une série de douze panneaux en céramique créés par Poulbot en 1910, représentant les quatre saisons à travers des scènes de jeux d’enfants. Sa Maison et sa Tombe: Sa dernière demeure, qu’il fit construire, se trouve au 13, avenue Junot. Enfin, il est inhumé dans la 9e division du cimetière de Montmartre, où l’on peut se recueillir sur sa tombe.

    Liens

    Musée de Montmartre : https://museedemontmartre.fr

    République de Montmartre : https://www.republique-de-montmartre.com

    Restaurant Le Poulbot: https://lepoulbot.com

    Ma galerie de dessins de Poulbot: https://www.caricature.fr/caricature/poulbot/

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