La Caricature

Mon Blog perso sur cette vision tordue de la réalité, plus vraie que la vraie.

Trump, l’homme caricature.

Par un journaliste politique politiquement incorrect.


Il y a ceux qui font de la politique et il y a ceux qui la dévorent. Donald Trump, lui, l’a avalée toute crue, digérée et recrachée sous la forme d’un spectacle permanent. Pour comprendre le personnage, il faut oublier les manuels de sciences politiques et allumer la télévision. Avant d’être le 45ème et 47ème président des États-Unis, Trump fut d’abord un produit de la culture de masse. Promoteur immobilier tapageur dans les années 80, il a surtout cimenté sa légende dans le studio de « The Apprentice ». Pendant 14 saisons, il n’a pas seulement joué le rôle du milliardaire impitoyable ; il l’est devenu aux yeux de l’Amérique. Le décorum de la salle de réunion, la cravate rouge agressive, le sourcil froncé et la sentence finale, « You’re fired! », ont créé une icône. Ce n’était pas un homme d’affaires, c’était un personnage de téléréalité : « The Donald », le mâle alpha qui tranche dans le vif, l’homme providentiel qui réussit tout ce qu’il touche.

Quand il a descendu cet escalator doré en 2015, il n’a pas eu besoin de programme, son personnage suffisait. Il a importé sa caricature en politique, et nos brillants analystes sont tombés dans le panneau avec une gourmandise qui frisait l’indécence.

Le personnage Trump est un chef-d’œuvre de vulgarité. Le verbe, d’abord : un vocabulaire de 200 mots (« great », « sad », « fake news »), des phrases courtes, martelées, un mépris total pour la syntaxe et la complexité. L’attitude, ensuite : cette posture de lutteur, ces moues exagérées, ce corps qui occupe l’espace avec une arrogance de nouveau riche. Le physique, enfin : cette coiffure invraisemblable qui défie les lois de la gravité, ce teint orange permanent. Tout est conçu pour donner l’impression d’un abruti vulgaire, d’un clown échappé du cirque, qui ne sait absolument pas ce qu’il fait.

Et nos élites médiatiques, si fières de leur intelligence, ont adoré ça. Elles l’ont mis au centre de tout. Chaque tweet, chaque lapsus, chaque insulte était disséqué, commenté, dénoncé 24h/24 sur les chaînes d’info en continu. Se croyant plus malins, persuadés d’éclairer le bon peuple sur la dangerosité du tyran orangé, ils lui ont offert une publicité gratuite et constante. Chaque « breaking news » sur une de ses outrances était une victoire pour lui. Ils pensaient le diaboliser pour guider les électeurs vers le camp du Bien, celui des Démocrates bien-pensants. En réalité, ils étaient les metteurs en scène involontaires de son spectacle. Ils le détestaient si fort qu’ils ne parlaient plus que de lui, faisant de lui l’alpha et l’oméga de la politique mondiale.

Le résultat de cette obsession a donné 2 victoires à la Presidentielle Américaine. Malgré une armée d’intellectuels et d’artistes mobilisée contre lui – y compris en France, où nos célébrités s’imaginent sans doute peser sur le vote dans l’Ohio –, malgré une tentative de coup d’État grotesque le 6 janvier 2021 qui a tout de même fait des morts.

La grande ironie de l’ère Trump, c’est que ceux qui le détestent ont été ses meilleurs agents. À force de crier au loup, ils ont rendu le loup fascinant. Ils ont analysé la caricature sans jamais comprendre que le public, lui, ne regardait pas le dessin, mais celui qui tenait le crayon.

La marque Trump est tellement forte, que je n’ai pas eu besoin de dessiner de caricature pour cet article: pour appuyer ma démonstration j’ai demandé à l’IA de google, Gémini, de générer un logo caricatural de Trump, puis d’en faire des T-shirts, casquettes, badges…

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